D’énormes bulles à la surface d’une étoile géante

Alerte presse publiée par le CNRS le 20 décembre 2017
Crédit : ESO
Grâce au Very Large Telescope de l’ESO, des astronomes ont pour la toute première fois observé des motifs granulaires à la surface d’une étoile située à l’extérieur du Système Solaire – la vieille géante rouge Pi1 Gruis. Cette nouvelle image acquise par l’instrument PIONIER révèle la présence de cellules convectives à la surface de cette étoile dont le diamètre avoisine les 350 diamètres solaires. Chaque cellule couvre plus du quart du diamètre de l’étoile et s’étend sur quelque 120 millions de kilomètres.
Ces résultats, publiés dans Nature le 20 décembre 2017, ont impliqué en France des chercheurs du laboratoire Lagrange (CNRS / Observatoire de la Côte d’Azur / Université Nice Sophia Antipolis) et de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (IPAG/OSUG, CNRS / Université Grenoble Alpes) [1].

Le bouillonnement de la surface d’une étoile géante rouge a été observé pour la première fois de manière aussi détaillée. Sur la géante rouge Pi1 Gruis [2], les chercheurs ont observé des bulles de même nature que celles qui couvrent le Soleil, mais qui, même ramenées à la taille de l’étoile, sont 10 000 fois plus vastes [3]. Ces motifs, appelés cellules de convection, sont dus au flux de matière qui monte de l’intérieur vers la surface de l’étoile, de la même manière que les bulles formées par l’eau bouillante dans une casserole.

Cette prouesse technique équivaut à observer les motifs gravés sur une pièce de 1 euro placée à 230 000 km (un peu plus de la moitié de la distance Terre-Lune). Elle a été obtenue grâce à l’instrument français PIONIER [4] du Very Large Telescope Interferometer (VLTI) de l’ESO, au Chili, qui permet de recombiner la lumière des quatre télescopes pour obtenir une image de meilleure résolution.

Cet article est issu du communiqué de presse de l’European Southern Observatory (ESO).


Source

Large granulation cells on the surface of the giant star Pi1 Gruis, par C. Paladini et al., paru dans l‘édition du 21 décembre 2017 de la revue Nature. DOI : 10.1038/nature25001

Contact scientifique local

 Jean-Philippe Berger, Responsable de l’instrument PIONIER, IPAG/OSUG : jean-philippe.berger[at]univ-grenoble-alpes.fr l +33 (0)4 76 63 57 99

Cette actualité est publiée par

 l’institut national des sciences de l’Univers du CNRS (INSU)
 l’Université Grenoble Alpes (UGA)
 l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA)

[1Membre de l’Observatoire des sciences de l’Univers de Grenoble.

[2Située à 530 années-lumière, dans la constellation australe de la Grue.

[3Leur diamètre est 100 fois celui du Soleil !

[4PIONIER est un instrument conçu et réalisé en 2010 à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble (CNRS/Université Grenoble Alpes), avec des contributions du Laboratoire d’astrophysique de Marseille (CNRS/Aix-Marseille Université), du CEA-Leti et de l’Onera. Il a été le premier instrument capable de combiner par interférométrie quatre télescopes du Very Large Telescope Interferometer (VLTI) afin de reconstituer des images de la surface ou de l’environnement des étoiles. Sa réalisation a été financée par l’Université Grenoble Alpes, l’Agence nationale pour la recherche, le CNRS et le Cnes.

Mis à jour le 18 juillet 2018