Les plateformes de glace du Groenland ont perdu plus du tiers de leur volume

Alerte presse CNRS


Le glacier Zachariæ Isstrøm en 2016
Le glacier Zachariæ Isstrøm en 2016, déchargeant des icebergs de plusieurs kilomètres de long dans l’océan. La fonte des plateformes du nord du Groenland pourrait participer significativement à l’augmentation du niveau marin.
© Romain Millan
Les plus grandes plateformes de glace flottantes de la calotte polaire ont perdu plus d’un tiers de leur volume depuis 1978. Leur amincissement est en majeure partie dû à la hausse des températures océaniques environnantes provoquant la fonte des extensions flottantes des glaciers, qui s’écoulent depuis l’intérieur de la calotte pour venir s’échouer dans l’océan. C’est ce que viennent d’établir des scientifiques de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) [1], un laboratoire membre de la fédération OSUG et leurs collègues danois et américains, dans une étude à paraitre le 7 novembre dans Nature Communications. Les glaciers de cette région étaient pourtant jusqu’à présent considérés comme stables, contrairement à d’autres zones plus sensibles de la calotte polaire qui ont commencé à se fragiliser dès le milieu des années 1980.

Localisées au nord du Groenland, ces plateformes jouent un rôle essentiel en agissant comme d’immenses "barrages" gelés, qui régulent la quantité de glace déversée dans l’océan. Leur fragilisation pourrait ainsi accélérer l’augmentation du niveau marin, alors que le Groenland est déjà responsable de 17 % de la hausse de niveau actuelle.

Ces résultats ont été obtenus via l’exploitation d’observations de terrain, d’images aéroportées et de données satellites, combinées à des modèles climatiques régionaux.

En savoir +

► Article de l’IGE Vers une disparition complète des dernières plateformes flottantes du Groenland ?
► Article The conversation : Les plates-formes de glace du Groenland, des « barrages » naturels protégeant la calotte polaire qui s’affaiblissent


Références

Rapid disintegration and weakening of ice shelves in North Greenland. R. Millan, et al. Nature Communications, le 7 novembre 2023. DOI : 10.1038/s41467-023-42198-2

Contact scientifique local

 Romain Millan, chercheur CNRS à l’Institut des géosciences de l’Environnement (IGE/OSUG)

Cet alerte presse a initialement été publié par le CNRS.

[1Laboratoires CNRS impliqué
Institut des géosciences de l’environnement ( IGE - OSUG)
Tutelles : CNRS / UGA / IRD / INRAE

Mis à jour le 12 décembre 2023