Retour sur une expédition scientifique et d’exploration au Groenland !

Deux chercheurs d’ISTerre/OSUG, Eric Larose et Agnès Helmstetter, sont de retour d’une expédition d’exploration au Groenland. Cette mission s’intègre au grand projet Lost Worlds, dont l’ambition est de découvrir, étudier et protéger les derniers milieux naturels encore vierges de toute dégradation engendrée par l’activité humaine. Au rythme de deux expéditions par an, réunissant 10 à 20 scientifiques naturalistes accompagnés par des spécialistes des milieux difficiles et une équipe de tournage, cette aventure est coordonnée au long cours par Evrard Wendenbaum.

Après la découverte du Massif du Makay (Madagascar) et du Massif de Matarombeo (Indonésie), la nouvelle expédition s’est déroulée cet été dans la péninsule de Renland, région peu fréquentée du Groenland composée de montagnes allant jusqu’à plus de 2300 mètres et d’une calotte glaciaire. Les intérêts scientifiques de cette mission au cœur des fjords et massifs du Scoresby Sund sont multiples dans les domaines de la glaciologie, la géophysique, l’étude de la biodiversité et ses mécanismes eco-évolutifs.
 

Agnès et Eric utilisant la technique du georadar
© Naturevolution
Eric Larose dans un des moulins gigantesques du glacier Edward Bailey
© Naturevolution

Les chercheurs du laboratoire sont partis avec plusieurs objectifs sur ce territoire vierge de plus de 4500 km2 :

 Comprendre l’« anomalie » d’écoulement du gigantesque glacier Edward Bailey, qui draine la majeure partie de la calotte de glace du Renland. En effet, un de ses bras, le Catalinadal, « remonte » la pente de la vallée vers un lac situé entre deux glaciers. L’installation d’un réseau de capteurs sismiques ainsi que des mesures radar et des images satellite, en collaboration avec Antoine Rabatel (LGGE/OSUG), va ainsi permettre d’acquérir des données précises sur, dans et sous le glacier afin de mieux comprendre ce phénomène.

 Analyser les différents facteurs (température, houle, marée, etc.) qui déclenchent les dislocations d’icebergs sur le front du glacier, à l’aide de capteurs sismiques, de réseaux d’appareils photos et d’hydrophones, dans l’espoir de pouvoir un jour prévoir l’effondrement des séracs en montagne par l’écoute des micro-craquements.

 Etudier les tensions internes au sein d’un iceberg, en enregistrant les sons qu’il émet, afin de prévoir son comportement (fractionnement, retournement, etc.) mais également étudier les vibrations causées par le choc de l’iceberg avec le fond de l’eau.

 Etudier avec Ludovic Gielly (LECA/OSUG) la problématique de la colonisation végétale des moraines suite au retrait glaciaire.

Découvrez sur le blog intitulé "Lost Worlds" journal de bord de l’aventure, clichés spectaculaires, interviews, enregistrements sonores, dessins etc.

 

Mis à jour le 17 janvier 2017