Un programme de recherche pour surveiller l’un des volcans les plus dangereux

L’ISTerre a lancé un ambitieux programme de recherche sur l’un des volcans les plus dangereux de la Planète : le Merapi en Indonésie.

Le volcan Mérapi, situé sur l’île de Java, est particulièrement menaçant en raison de ses fréquentes éruptions et de la forte densité de population vivant sur ses flancs. L’éruption de 2010, la plus violente du siècle, a généré une série de nuées ardentes qui ont dévalé ses pentes jusqu’à plus de 15 km du sommet. Ce dernier a été décapité et a laissé place à un cratère de 150 m de profondeur. Grâce au système de surveillance volcanique et à une bonne interprétation des signes précurseurs par les volcanologues indonésiens, une alerte a été déclenchée et près d’un million de personnes ont été évacuées à temps des zones dangereuses. Malgré 357 victimes et de gros dommages matériels, des milliers de vie ont été épargnées.

Village situé à 6 km du cratère et détruit par l’éruption du 5 novembre 2010
© Jean-Christophe Komorowski (IPGP)

Il s’agit maintenant de tirer tous les enseignements de cette crise éruptive et de mieux comprendre pourquoi elle a été beaucoup plus puissante que les éruptions modérées qui se produisaient auparavant tous les 4 ou 5 ans. C’est l’objectif principal du projet DOMERAPI qui a été financé par l’Agence Nationale de la Recherche de 2013 à 2016. Celui-ci regroupe des chercheurs des principaux laboratoires français travaillant en volcanologie, ainsi que deux institutions indonésiennes. Des collaborations avec des équipes américaines et allemandes renforceront encore ce programme. Sa principale originalité est de combiner diverses disciplines, telles que la pétrologie, la géologie, la géophysique, la géochimie des gaz ou l’imagerie satellitaire, afin de mieux étudier ce système volcanique dans sa complexité. Des mesures par des instruments installés sur le terrain, des analyses de données anciennes ou récentes, des modélisations numériques des phénomènes et des expériences de laboratoire seront réalisées dans ce cadre. Le dispositif expérimental financé par le projet viendra aussi renforcer le système de surveillance du volcan et des méthodes développées pendant le projet permettront de mieux évaluer les risques et de mieux interpréter les signes précurseurs de la prochaine éruption.

Contact :
Philippe Lesage, ISTerre@OSUG : lesage univ-savoie.fr

Cette actualité est également relayée par :
 l’Université de Savoie

Les médias en parlent :
 Un labo de l’Université de Savoie et l’un des plus dangereux volcans de la planète, dans 123savoie, le 14/02/2013 ;
 Quand l’université de Savoie surveille les volcans du bout du monde dans l’Essor savoyard, le 01/03/2013
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Mis à jour le 22 mars 2013