La géophysique se dote d’une très grande infrastructure de recherche, RESIF

Communiqué publié le 8 février 2012

Lancée officiellement le 8 février, la Très Grande Infrastructure de Recherche RESIF -Réseau sismologique et géodésique français- a pour but de créer une antenne d’observation géophysique sur l’ensemble de la France métropolitaine dédiée à l’étude de la Terre interne et des risques telluriques. RESIF mobilise une centaine de chercheurs et ingénieurs, dont des membres de l’ISTerre-OSUG. En développant un équipement national d’observation, RESIF devrait mettre à profit un maillage de plus de 750 instruments sismologiques et géodésiques, à travers la France et rendre disponible des données plus fines de la déformation du sol.

Placé sous les tutelles du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et du Bureau Central Sismologique Français, RESIF implique 20 établissements et organismes de recherche [1]. Le Centre national de la recherche scientifique (CNRS-INSU) joue le rôle de coordinateur au sein du consortium RESIF.

RESIF, réseau sismologique et géodésique français, est officiellement lancé mercredi 8 février lors de la première réunion de son comité directeur. Réunissant 750 instruments permanents (sismomètres large bande, accéléromètres, récepteurs GPS, gravimètres) répartis sur le territoire national avec une densification dans les zones de forte variabilité du sous-sol et de sismicité plus importante, l’antenne RESIF se veut être une réponse coordonnée de la recherche à la compréhension de la Terre profonde et de l’évaluation des ressources et risques naturels. Avec l’intégration de 150 nouveaux instruments d’ici l’horizon 2020 (figure 1), cette Très Grande Infrastructure de Recherche (TGIR) devrait d’autant plus augmenter la puissance d’observation des sous-sols français. Par ailleurs, une instrumentation géophysique et géodésique mobile permettra de collecter des données sur des zones cibles de façon ponctuelle comme par exemple dans l’outre-mer tropical français.

Avec la volonté déclarée de développer une synergie accrue entre les observations spatiales et les observations dites in situ, impliquant de nombreuses disciplines (tectonique, géologie, sismologie, géotechnique, hydrologie, météorologie, géodésie, ...), RESIF permettra ainsi :

  • d’avancer considérablement d’une part dans la connaissance de la structure et de la composition de la Terre globale sous le territoire européen et national, d’autre part dans la compréhension de l’évolution de la planète Terre dans le temps ;
  • de mieux comprendre les risques liés aux mouvements du sol, qu’ils soient d’origine naturelle (séismes, glissements de terrain, tsunamis,…) ou artificielle (barrages, mines, stockages souterrains, explosions,…) à la mesure de l’urbanisation forte et des nombreux ouvrages industriels stratégiques qui caractérisent la France. Une partie des données sera partagée avec des systèmes spécifiques d’alerte, notamment CENALT, centre d’alerte aux tsunamis ;
  • d’apprécier plus finement le potentiel de stockage de produits transformés, et les ressources naturelles disponibles (géothermie, gisements, eau souterraine) dont la gestion raisonnée représente un enjeu majeur du 21eme siècle.
Instruments sismologiques et géodésiques RESIF en métropole actuels et planifiés
© RESIF

Des données accessibles

Par la mise à disposition immédiate des données et l’interopérabilité avec les centres européens, RESIF s’intègre dans le dispositif européen et mondial d’observations géophysiques. Il est ainsi pressenti comme une contribution française majeure à l’infrastructure de recherche européenne "European Plate Observing System" (EPOS). Les données de RESIF seront alors utilisées par des chercheurs du monde entier car la France métropolitaine est un exemple typique de pays fortement urbanisé et industrialisé avec une sismicité significative où les grands séismes se sont toutefois produits peu souvent.

La construction de RESIF sera réalisée grâce au soutien financier du programme d’investissements d’avenir, dont RESIF est lauréat comme Equipement d’Excellence, à hauteur de 9,3 Millions d’Euros.

Pour en savoir plus
Site de RESIF.

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Contact
Helle Pedersen, physicienne ISTerre-OSUG, chargée de mission INSU, directrice de RESIF : Helle.Pedersen obs.ujf-grenoble.fr.

[1Membres de RESIF participant au Comité directeur (14) :
Centre national de la recherche scientifique (CNRS) (coordinateur), Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA), Centre national d’études spatiales (CNES), Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (IFREMER), Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR), Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), Institut de recherche pour le développement (IRD), Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP), Observatoire de la Côte d’Azur (OCA), Université Joseph Fourier Grenoble I, Université Paul Sabatier Toulouse III, Université de Strasbourg.

Autres membres de RESIF (6) :
Université Blaise Pascal Clermont-Ferrand II, Université de Bretagne Orientale, Université Claude Bernard Lyon I, Université Montpellier 2, Université de Nantes, Université de Nice Sophia Antipolis

Mis à jour le 28 mars 2012