Marie Dumont, double lauréate des prix « jeunes chercheurs » de l’IUGG et de L’EGU

Marie Dumont, chercheuse au Centre d’Études de la Neige / OSUG (CNRM / CEN – Météo France, CNRS) est lauréate des prix « jeune chercheur » de l’Union Géodésique et Géophysique internationale (IUGG) et de l’European Geosciences Union (EGU). Ces prix lui seront remis lors des conférences plénières de ces deux associations, mi-avril à Vienne et mi-juillet à Montréal.

L’IUGG et l’EGU sont des organismes scientifiques internationaux qui animent la recherche et coordonnent des études interdisciplinaires dans le domaine de la géophysique, notamment par le financement de workshops et par l’organisation de grandes conférences internationales réunissant plusieurs milliers de participants. Ils décernent à cette occasion (chaque année pour l’EGU et tous les quatre ans pour l’IUGG) les prix « jeunes chercheurs » portant sur l’ensemble des thématiques en géophysique (en plus des prix par division thématique), ce qui correspond à la plus haute reconnaissance de ces organisations pour les chercheurs en début de carrière.

Marie Dumont, lauréate des prix multithématiques de ces deux organismes, est récompensée pour ses contributions scientifiques remarquables dans les domaines de l’observation in situ par satellite du manteau neigeux, de la modélisation et de l’assimilation de données pour l’étude et la prévision de l’état de la neige en montagne.

Comprendre et prévoir l’évolution du manteau neigeux

L’étude, la compréhension, la modélisation et la prévision des évolutions du manteau neigeux sont fondamentales pour prévoir le risque d’avalanches, comprendre le rôle de la neige dans le système climatique planétaire et ses effets sur la ressource en eau, sur les débits des rivières de montagne, sur les écosystèmes et sur le tourisme hivernal.

Snow Science Winter School, col du Lautaret © SnowScienceSchool

Les recherches de Marie Dumont portent notamment sur les rétroactions entre le manteau neigeux et l’atmosphère. Une neige venant de tomber est initialement blanche, de ce fait, elle renvoie une grande partie des rayonnements du soleil et n’absorbe que très peu d’énergie. Lorsque la température extérieure augmente, impliquant un réchauffement de la neige, la structure du manteau neigeux est modifiée. De plus, des particules atmosphériques se déposent au fil du temps sur ce dernier. Pour ces deux raisons, le manteau neigeux évolue vers des « teintes » plus sombres, qui absorbent plus d’énergie, accélérant le réchauffement et potentiellement la fonte de la neige. C’est ce que l’on appelle un cercle d’emballement ou rétroaction positive.

La neige étant un milieu extrêmement complexe et variable, dont les propriétés sont difficilement mesurables, la prévision de l’évolution du manteau neigeux est réalisée grâce à la modélisation numérique. Cela nécessite de croiser des observations satellitaires aux modèles physiques qui régissent l’évolution interne du manteau neigeux, et notamment ses relations avec l’environnement extérieur. Ces travaux, largement pluridisciplinaires, s’inscrivent dans le cadre de collaborations multiples au plan national et international, à l’intersection de plusieurs domaines scientifiques.


Contact

 Marie Dumont, CNRM - CEN / OSUG, marie.dumont meteo.fr, +33 (0)4 76 63 79 07

Mis à jour le 7 décembre 2018