Conférence | semaine du 3 décembre 2012

mercredi 5 - 18h à Grenoble : "Que nous apprennent les forages dans la glace des régions polaires ?" (J-R. Petit) | ...

Des conférences TOUT PUBLIC, en entrée LIBRE et GRATUITE, dans la limite des places disponibles :


 Que nous apprennent les forages dans la glace des régions polaires ?

Les calottes polaires sont d’immenses archives climatiques. Les couches de neige qui s’accumulent au fil des siècles préservent dans leur composition isotopique la signature des conditions de température au moment de la formation des précipitations. Les couches emprisonnent dans leur masse diverses impuretés telles les aérosols issus de l’océan, des déserts, des volcans, ceux émis par l’activité humaine récente, ou encore ceux produits dans la haute atmosphère par les rayons cosmiques. Les couches de glace préservent enfin dans les bulles piégées, un échantillon de l’atmosphère passée.

Les grands forages dans la glace réalisés au Groenland et en Antarctique atteignent plus de 3000 m de profondeur et permettent de produire des séquences climatiques couvrant jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années révélant les cycles glaciaires interglaciaires du passé. Ils donnent aussi accès au milieu sous-glaciaire et aux lacs sous-glaciaires où la vie y est peut être présente.

Les carottes de glace nous apprennent que les grands changements climatiques glaciaire-interglaciaire sont accompagnés par des modifications de l’environnement dont ceux de la composition de l’atmosphère. Le rôle essentiel des gaz à effets de serre comme d’amplificateur est mis en évidence et cela nous interroge sur le devenir du climat de la planète qui mise depuis peu sous la contrainte des gaz à effets de serre dont les niveaux atmosphériques n’ont jamais observés depuis 800.000 ans. On apprend aussi que si le climat de l’Europe du Nord est relativement stable depuis 10.000 ans, mais il a été particulièrement instable pendant les périodes glaciaires, car il a été tributaire des décharges d’icebergs et des fluctuations des grands courants océaniques. Enfin, les carottes profondes extraites à la station Russe de Vostok en Antarctique, nous livrent quelques secrets du plus grand lac sous-glaciaire.

par Jean-Robert Petit, directeur de recherche au LGGE

Mercredi 5 décembre 2012, à 18h, à l’auditorium du muséum, rue des Dauphins.

Pour en savoir plus :
Site du muséum
Site des amis du muséum

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Mis à jour le 23 novembre 2012