Quoi de neuf sur la planète blanche ?

de Bernard Francou (IGE) et Christian Vincent (IGE), édition Glénat, septembre 2015

La glace est l’un des indicateurs les plus sensibles du changement climatique. Bernard Francou et Christian Vincent, scientifiques et hommes de terrain, nous rapportent les dernières nouvelles de cette cryosphère soumise au réchauffement du climat, avec une évolution manifeste, complexe et alarmante des banquises et des glaciers.

En juillet 2015 se tiendra à Paris la 21e conférence internationale sur le climat, quelques mois après la parution d’un nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). L’occasion de faire le point sur les modifications enregistrées sur la « planète glace » durant les quarante dernières années.

Indéniable, l’effet du réchauffement climatique dans les zones englacées donne toutefois des situations contrastées. Certains massifs bougent peu : c’est le cas de l’Antarctique de l’est, où se trouve le volume de glace le plus important de la planète. C’est aussi le cas de la banquise antarctique, qui tend même à croître par endroits. En revanche, la calotte ouest de l’Antarctique est fragilisée. Du côté de l’Arctique, la banquise a perdu 40% de sa surface en fin d’été depuis la fin des années 1970, le Groenland fond et le permafrost (le sol gelé en permanence) est également touché.

"Basé sur les plus récentes études publiées, il aborde l’évolution de l’Antarctique, du Groenland et de leurs plateformes de glace, des banquises nord et sud, du pergélisol, des glaciers de montagne et du manteau neigeux hivernal. Sont présentées parallèlement les méthodes de mesure (et leurs incertitudes) et les mécanismes liés au changement climatique actuel qui expliquent le déclin des glaces. Les perspectives futures sont envisagées sur la base des modèles climatiques selon les différents scénarios d’émission, ainsi que les conséquences du recul des glaces (montée du niveau marin, hydrologie et ressources en eau, risques naturels, pratique du ski, etc.). On peut voir ce livre comme un outil de sensibilisation à la crise climatique à la veille de la COP-21."

Les manteaux neigeux hivernaux, quant à eux, s’amoindrissent : dans la moyenne montagne alpine, la couche a diminué de 50 % en cinquante ans. À l’ouest de la chaîne Himalaya-Karakorum, certaines masses glaciaires restent stables. En revanche, d’autres glaciers déclinent rapidement, en Alaska, Patagonie, Scandinavie, dans une partie de l’Himalaya et dans les Alpes, sans parler de ceux des latitudes tropicales, à l’agonie.

Cette régression globale des glaces se traduit par la montée du niveau des mers et elle a des conséquences multiples sur la circulation océanique, les régimes hydrologiques, la ressource en eau, et même le tourisme… En montagne, le recul des glaciers engendre la déstabilisation des pentes et l’augmentation des risques naturels, et pas seulement pour les loisirs sportifs.

En tentant de répondre aux questions que pose l’inégal recul des glaces, les auteurs exposent les scénarios de réchauffement – étroitement lié aux activités humaines – envisagés par les modèles climatiques. Ce livre est ainsi un outil de sensibilisation à la crise majeure de notre temps.
 
Quoi de neuf sur la planète blanche ?, de B. Francou (LTHE*) et C. Vincent (LGGE*), paru le 02.09.2015, Glénat, coll. Nature : en savoir plus

*Le LTHE et le LGGE ont fusionné en l’IGE en 2017

Mis à jour le 12 juillet 2021