Nouvelles perspectives dans l’étude des failles actives en France métropolitaine : l’axe de recherche "Failles Actives France"

Escarpement post-glaciaire associé à une faille décrochante dans le massif des Aiguilles Rouges (Alpes du Nord). Les flèches rouges indiquent la position de la faille. En bleu les cours d’eau décalés latéralement par la déformation le long de la faille. © Riccardo Vassallo
La France métropolitaine montre un fort héritage structural et un faible taux de déformation. Pourtant, des séismes destructeurs peuvent s’y produire. Les failles actives constituent donc une thématique de recherche prioritaire pour nos sociétés. Dans cet article et dans le cadre d’un effort national de recenser les connaissances encore largement fragmentaires, l’équipe de chercheurs impliquée dans cette étude souligne que des efforts importants de la communauté tectonique active et paléosismologie sont nécessaires pour générer des données robustes, en particulier sur les nombreuses failles qui ne font encore l’objet d’aucune étude.

C’est l’objectif de l’axe "Failles ACTives France" (FACT) lancé dans le cadre de l’Action Sismicité Transverse (ATS) du consortium Resif-Epos [Masson et al. 2021]. Sont présentées ici quelques investigations récentes menées le long de failles présumées actives et en cours d’étude dans les zones montagneuses de l’hexagone, leurs avant-pays et plaines.

Trace morphologique pluri-kilométrique de la faille de Vallorcine dans le massif des Aiguilles Rouges (Alpes du Nord). Les flèches rouges indiquent la position de la faille.

Ces nouveaux résultats mettent en œuvre de nouvelles approches et outils, et permettent de caractériser leur activité quaternaire et de proposer de nouvelles pistes de recherche pour améliorer l’état de nos connaissances. La première option peut être de continuer sur la "piste du séisme historique", en étudiant les failles dans leur voisinage immédiat. Cependant, étant donné les longs intervalles de récurrence des séismes, il faut aussi aller au-delà, en ciblant les structures héritées de plus de 5 km ayant une signature morphologique en surface, ou affectant des bassins sédimentaires plio-quaternaires. La définition des nouvelles cibles à étudier en priorité, ainsi que la mise en œuvre d’approches complémentaires, impliquent une collaboration étroite entre les chercheurs universitaires à l’échelle de tout le pays, des scientifiques institutionnels, avec leurs connaissances régionales et réglementaires, et enfin par de l’industrie/des parties prenantes, avec la connaissance des installations à protéger. Une collaboration étroite avec les pays voisins (Belgique, Allemagne, Italie et Espagne) est aussi établie pour couvrir les objets et les thèmes géologiques transnationaux.

_

En savoir plus

Jean-François Ritz, Stéphane Baize, Laurence Audin, Christine Authémayou, Fabien Graveleau, Caroline Kaub, Pierre Lacan, Frédérique Leclerc, Christophe Larroque, Kevin Manchuel, Jean-Louis Mugnier, Maria Ortuño, Magali Rizza, Riccardo Vassallo , Pierre Antoine, Pierre Arroucau , Jérémy Billant, Laurent Bollinger, Matthieu Ferry, Charlotte Fillon, Laurent Geoffroy, Hervé Jomard, Pascal Le Roy, Jean-Luc Locht, Sébastien Migeon, Clément Perrin, Julie Perrot, Gueorgui Ratzov, Klaus Reicherter, Olivier Soubigou, Christophe Vergniault , Marc Viaplana-Muzas, Jérôme Van der Woerd , (2021), New perspectives in studying active faults in metropolitan France : the “Active faults France” (FACT/ATS) research axis from the Resif-Epos consortium, Comptes Rendus. Géoscience, DOI.

Contacts scientifiques locaux

 Laurence Audin, Chercheuse IRD au laboratoire ISTerre / OSUG
 Riccardo Vassallo, Enseignant-Chercheur USMB au laboratoire ISTerre / OSUG
 Jean Louis Mugnier, Chercheur CNRS au laboratoire ISTerre / OSUG

Mis à jour le 7 octobre 2022