Dynamique paléo-glaciaire et géomorphologique de la vallée du Vénéon (massif des Ecrins, Alpes occidentales françaises)

Stage de recherche M1 de 6-7 semaines (Mai-Juin 2022)

Les Alpes européennes ont été à plusieurs reprises englacées au cours du Pléistocène, avec des calottes et glaciers de vallées qui recouvraient les massifs internes et s’étendaient jusqu’à l’avant-pays alpin (Coutterand, 2010). La chronologie du dernier maximum glaciaire (DMG, ca. 25-19 ka) et son extension dans l’avant pays ont été relativement bien contraintes. Cependant, dans les massifs plus internes, l’emprise de la dernière glaciation reste mal connue, notamment en termes d’épaisseur des paléo-glaciers de vallée (souvent estimée qualitativement à partir de la "trimline") et des modalités de déglaciation post-DMG (i.e. changements de longueur et d’épaisseur des glaciers).
Le projet propose d’étudier la question suivante : Quelle est la réponse paléo-glaciaire et géomorphologique au forçage climatique post-DMG dans les Alpes internes ? Nous nous concentrerons sur la vallée du Vénéon (massif des Ecrins, Alpes occidentales françaises) et utiliserons une approche multi-méthodes combinant analyse topographique (SIG) des formes paléo-glaciaires et acquisition de données chronologiques nouvelles/de la littérature permettant de positionner le paléo-glacier dans l’espace et dans le temps. L’analyse topographique à haute résolution sera menée dans la vallée du Vénéon, en utilisant des MNTs récents (1- à 5-m de résolution, IGN) pour cartographier les morphologies paléo-glaciaires et péri-glaciaires de haute altitude. Les données géochronologiques nouvelles (nucléide cosmogénique ¹⁰Be) et issues de la littérature (Delunel, 2010) sur les morphologies glaciaires seront (re-)calculées et intégrées à la cartographie SIG. Notre objectif est de contraindre l’évolution temporelle du paléo-glacier du Vénéon (épaisseur et longueur) et de reconstruire des paléo-volumes glaciaires via l’outil GlaRe (Pellitero et al., 2015). Enfin, des témoins de déstabilisations rocheuses de grande ampleur (> 1.10⁶ m³) ont été observés le long de la vallée. Ils seront étudiés et contraints chronologiquement (re-calcul de données ¹⁰Be existantes) afin de discuter de la dynamique de versant du Vénéon dans le contexte du retrait glaciaire post-DMG.
Le/la candidat(e) de Master sera hébergé(e) à ISTerre et supervisé(e) par une équipe collaborative incluant des experts en écologie alpine (LECA). Nous projetons de continuer ce projet pour un stage Master 2 (2023) afin d’étudier la dynamique des nunataks alpins en lien avec l’hypothèse de refuges de haute-altitude pour la biodiversité (projet REFUGIA, LabEx OSUG). Pour plus d’informations ou candidature : pierre.valla univ-grenoble-alpes.fr

Références :
Coutterand S. (2010). Étude géomorphologique des flux glaciaires dans les Alpes nord-occidentales au Pléistocène Récent. Du maximum de la dernière glaciation aux premières étapes de la déglaciation. Thèse de doctorat, Université de Savoie, 468 p.
Delunel, R. (2010). Evolution géomorphologique du massif des Ecrins-Pelvoux depuis le Dernier Maximum Glaciaire. Apports des nucléides cosmogéniques produits in-situ. Thèse de doctorat, Université Joseph-Fourier, 236p.
Pellitero, R. (2016). GlaRe, a GIS tool to reconstruct the 3D surface of palaeoglaciers. Computers & Geosciences 94, 77-85.