Déformation actuelle des Salt Ranges (Nord-ouest de l’Himalaya) par INSAR et GNSS.

ISTerre
François Jouanne (Fjoua univ-smb.fr) & Marie-Pierre Doin (marie-pierre.doin univ-grenoble-alpes.fr)
Lieu : ISTerre Chambéry (campus du Bourget du Lac) ou ISterre Grenoble
Niveau de formation et prérequis : Etudiant en M2R Terre solide intéressé par l’INSAR et la Tectonique active
mots clef : INSAR, GNSS, tectonique active, tectonique salifère, Himalaya

Déformation actuelle des Salt Ranges, INSAR et GNSS.

La déformation actuelle du nord-ouest de l’Himalaya apparaît particulièrement complexe avec la coexistence de déformation en séquence, au front des Salt Ranges, ou au contraire hors séquence comme lors du séisme de Balakot-Bagh en Octobre 2005. Suite au séisme de Balakot Bagh en 2005, nous avons entrepris le déploiement d’un réseau GNSS dédié à l’étude de la déformation postsismique qui fut élargi en 2006 à l’ensemble du nord du Pakistan depuis l’avant-pays jusqu’au Karakorum. Ce réseau, qui fut mesuré en 2005, 2006, 2007, 2011-2012 et 2018-2019, a permis de documenter la déformation actuelle de l’ensemble de cette région (Jouanne et al., 2013 ; 2020).
L’estimation du glissement le long du chevauchement principal himalayen au niveau des Salt Ranges a montré des glissements en cours significatifs variables dans l’espace. Ces variations de couplage sont interprétées comme le reflet de l’efficacité variable du niveau de décollement contrôlé par l’épaisseur variable du niveau de sel le formant. A l’est des Salt Ranges, le glissement le long de la partie sud et proche de la surface du chevauchement principal himalayen est au contraire bloqué. La zone de transition entre ces deux régions comprend un décrochement N-S actif et des plis en cours de déformation. Ces dernières années, de nombreux séismes très superficiels de magnitude 4-5.2 sont survenus dans cette région.
Nous proposons de réaliser lors de ce stage de Master des séries temporelles d’interférogrammes pour mieux documenter la déformation actuelle des Salt Ranges et du plateau de Kohat conditionné par l’existence du niveau de sel eocambrien et de la zone de transition avec la partie frontale de l’Himalaya indienne.
Pour cela, il faudra traiter l’ensemble des données Sentinel-1 disponibles sur cette région sur deux fauchées de 250 km de large. Le logiciel NSBAS qui sera utilisé est fortement automatisé ce qui permet d’espérer obtenir rapidement les champs de vitesse en visée ascendante et descendante. On devra apporter une attention particulière à la qualité et l’interprétation de ces cartes qui sont aussi affectées par de nombreuses sources de bruit (par exemple, changements de couverture végétale). La combinaison des deux angles de visée permettra de distinguer mouvements verticaux et E-W. Les données InSAR seront ensuite combinées aux données GPS pour proposer une géométrie et une distribution de glissement sur le chevauchement himalayen. Sur la base de ses résultats et des affleurements géologiques, l’étudiant proposera une interprétation des variations latérales de couplage et de formation de la topographie.
Le stage se déroulera au laboratoire Isterre soit sur le campus du Bourget du Lac de l’Université Savoie Mont Blanc soit sur le campus de Saint Martin d’Here et sera encadré par François Jouanne (Isterre, Chambéry) et Marie-Pierre Doin (Isterre, Grenoble), un suivi hebdomadaire sera assuré en distanciel ou en présentiel par le membre de l’encadrement absent du site où se déroule le stage.

Pour postuler, contacter François Jouanne (Fjoua univ-smb.fr) ou Marie-Pierre Doin (marie-pierre.doin univ-grenoble-alpes.fr).

Mis à jour le 21 septembre 2020