Etude du glissement asismique de la faille d’El Pilar (Venezuela) par géodésie spatiale

1er semestre 2020 (5 à 6 mois)
Laboratoire(s) de rattachement : ISTerre
Encadrant(s) : François Jouanne
Co-encadrant(s) : Erwan Pathier et Pascale Bascou
Contact(s) : francois.jouanne univ-smb.fr ou erwan.pathier@univ-grenoble-alpes
Niveau de formation & prérequis : M2R
Mots clés : Faille active, glissement asismique, géodésie spatiale, InSAR, Venezuela

La faille d’El Pilar à l’est du Venezuela est une faille majeure qui forme la frontière de plaque entre la plaque Caraïbe et le plaque sud Américaine. Un réseau GPS dense (Jouanne et al. , 2011, Reinoza et al., 2015) installé de part et d’autre de ce décrochement dextre montre un jeu de 2cm/an associé à un gradient de vitesse de déplacement indiquant l’existence de creep en surface ou à faible profondeur. La mesure de marqueurs le long de la faille montre l’occurrence de crises de creep au moins depuis le séisme de 1999 (Mw 6.9). L’orientation Est-Ouest de cette faille et l’existence de creep le long de celle-ci sont des circonstances particulièrement favorables à étude des variations temporelles de déplacement par Interférométrie radar satellitaire (InSAR). La végétation tropicale rend en revanche nécessaire l’utilisation de données radar en bande-L de type ALOS. Une première étude avec les données du satellite ALOS1 2007-2011 (Pousse et al., 2016) a montré l’occurrence de creep en surface et d’un séisme lent sur un segment de cette faille. La question de la fréquence de ces événements transitoires reste ouverte et est fondamentale pour mieux contraindre l’aléa sismique de la zone. Nous proposons lors de ce stage de poursuivre l’étude par l’analyse des données ALOS-2 sur la période 2015-2019 et d’étendre cette analyse à la faille centrale de Trinidad, continuation orientale de la faille d’El Pilar qui semble elle aussi avoir ce type de comportement (Reinoza et al. soumis) indiqué d’une part par la faible sismicité historique au regard du jeu de 2cm/an mais aussi par les vitesses mesurées par GPS dans cette île (Weber et al., 2011).
Une première étape consistera à calculer les interférogrammes à partir des données ALOS-2 sur les machines de calcul d’ISTerre. Une fois les interférogrammes réalisés, les déplacements sur le plan de faille et leurs variations spatiales mais aussi temporelles seront déterminés.
Le stage se déroulera sur le campus du Bourget du Lac de l’Université Savoie Mont Blanc au sein du laboratoire ISTerre et sera encadré par François Jouanne, Erwan Pathier (Isterre, Grenoble), Léa Pousse et Pascale Bascou.
L’étudiant devra être capable de travailler dans un environnement Unix et avoir des connaissances en programmation.

Références bibliographiques :
Jouanne, F., F. A. Audemard, C. Beck, A. Van Welden, R. Ollarves, and C. Reinoza (2011), Present-day deformation along the El Pilar fault in eastern Venezuela : Evidence of creep along a major transform boundary, J. Geodyn., 51(5), 398–410, doi:10.1016/j.jog.2010.11.003

Reinoza, C. E., F. Jouanne, F. Audemard, M. Schmitz, and C. Beck (2015), Geodetic exploration of strain along the El Pilar fault in northeastern Venezuela, J. Geophys. Res. Solid Earth, 120, 1993–2013, doi:10.1002/2014JB011483.

Pousse Beltran, L., E. Pathier, F. Jouanne, R. Vassallo, C. Reinoza, F. Audemard, M. P. Doin, and M. Volat, Spatial and temporal variations in creep rate along the El Pilar fault at the Caribbean-South American plate boundary (Venezuela), from InSAR : Aseismic Slip Along the El Pilar Fault, Journal of Geophysical Research : Solid Earth, 121(11), 8276–8296, doi:10.1002/2016JB013121. 2016

Weber J.C., J. Saleh, S. Balkaransingh, T. Dixon, W. Ambeh, T. Leong, A. Rodriguez, K. Miller, Triangulation-to-GPS and GPS-to-GPS geodesy in Trinidad, West Indies : Neotectonics, seismic risk, and geologic implications,Marine and Petroleum Geology, 28 (1), doi.org/10.1016/j.marpetgeo.2009.07.010. 2011

Mis à jour le 4 septembre 2019