Types de Temps Sensibles (TTS) propices aux Îlots de Chaleur Urbains (ICU) à l’échelle de l’aire grenobloise : bilan des 3 derniers étés (2020-2022) grâce à l’observation in situ et mise en perspective selon les projections climatiques

Contexte et questionnement

Le projet de recherche action CASSANDRE (2021-2024 ; resp. : Sandra Rome, UGA-IGE, Grenoble) est financé par l’ADEME. Il vise à caractériser les extrêmes de chaleur (îlot de chaleur urbain, vagues de chaleur, canicules) aux échelles spatio-temporelles fines, et leurs impacts sanitaires associés, en particulier sur les populations vulnérables et/ou sensibles, à l’échelle du territoire grenoblois. Il est mené en partenariat direct avec les collectivités de Grenoble et d’Echirolles, pour répondre à leurs besoins d’adaptation. Ce projet interdisciplinaire s’appuie sur des chercheurs provenant de plusieurs unités de recherche du site universitaire, spécialisées en sciences du climat, en épidémiologie, en sciences de la donnée et en géogouvernance.

Le travail du stage s’appuiera sur un travail préliminaire mené par Jougla et al. (2019), avec une nouvelle approche d’identification des situations météorologiques locales, et des types de temps sensible (TTS) par classification de cinq variables météorologiques appliquée à une cinquantaine de villes françaises. L’analyse menée reprendra cette typologie en 9 TTS obtenus à l’échelle de l’aire grenobloise, en s’appuyant sur les mesures thermiques in situ originales issues d’un réseau en place dans les villes de Grenoble et d’Echirolles depuis 2019. Trois principales questions scientifiques seront de :
1) déterminer par analyses statistiques quels sont localement les TTS les plus propices aux vagues de chaleur et à l’Îlot de Chaleur Urbain (ICU) à l’échelle grenobloise au cours des étés 2020-2022 en s’appuyant sur les séries horaires mesurées, et afin d’analyser les conditions météorologiques typiquement associées (notamment les brises de montagne et de vallée observées via les stations météorologiques) ;
2) discriminer la variabilité jour/nuit, ainsi que les potentiels contrastes spatiaux, pour les TTS les plus significatifs en terme d’ICU, par exemple en lien avec les influences topo-météo-climatiques ou la morphologie urbaine ;
3) mettre ces résultats en perspective de certaines projections climatiques futures (scénarios SSP - Shared Socio-economic Pathways - données CMIP6), en particulier pour établir si ces conditions thermiques estivales seront a priori communes ou exceptionnelles à moyen terme (i.e. à échéance 2050) à l’échelle régionale.

Missions à accomplir

• Etude bibliographique portant sur la climatologie urbaine, les études météo-climatiques, les types de temps et types de circulation, ainsi que les projections thermiques futures (selon scénarios régionalisés) ;

• Traiter les données météo-climatiques urbaines in situ et des données issues des projections climatiques (CMIP6, scénarios SSP) par analyses statistiques multivariées pour déterminer la variabilité temporelle et les co-occurrences spatio-temporelles des ICU estivaux selon les TTS, ainsi que les projections thermiques attendues.
• Produire des illustrations graphiques et/ou cartographiques de synthèse, permettant d’appuyer une analyse scientifique et pédagogique (destinée à la fois à un public expert, mais aussi à un public d’usagers tel que des personnels de collectivités).